Compte-rendu
« MENDELSSOHN, l’universel romantique » !
Le titre par lui-même aiguise la curiosité. Un romantique certes : on connait sa Marche Nuptiale, le concerto pour violon, ses symphonies aux titres évocateurs : l’Italienne, l’Ecossaise, la magnifique ouverture du Songe d’une nuit d’été, ses Romances sans Paroles », mais de nos jours les partitions de Félix Mendelssohn ne sont pas parmi les plus référencées dans les programmes de concert, la réponse est donc à chercher ailleurs.
Rien ne semble banal dans la biographie de Félix : son grand père, Moses Mendelssohn, fut un philosophe renommé, membre influent au sein du mouvement de l’Aufklärung, analogue de notre Esprit des Lumières. Surnommé le Luther juif, il se convertit à la religion protestante.
Son père, Abraham, riche banquier berlinois aime réunir chez lui écrivains, poètes ou artistes (Hegel, Heine, Zelter° Félix voit le jour à Hambourg en 1809, il grandira à Berlin, dans cette famille aisée, dans un univers raffiné et cultivé.
Félix révèle très jeune des dons exceptionnels pour la musique. Abraham ouvert aux idées de son temps, s’efforcera alors d’offrir une éducation adaptée aux talents de son enfant : professeurs renommés, rencontres prestigieuses, voyages fabuleux à travers l’Europe, rien n’est trop beau pour ce petit prodige. Prodige musicien, mais pas seulement : le dessin deviendra une de ses grandes passions.
En 1816, il a 7 ans et part avec sa sœur Fanny vers Paris. Ils suivent des leçons de piano et l’enseignement du violoniste Viotti, ils pratiquent la musique de chambre, approfondissent Bach, Mozart, Haydn. Félix Mendelssohn étudie la composition avec Zelter et dès 1818, il joue en public et de mémoire. En novembre 1821 Goethe se dit subjugué par les talents de l’enfant. En 1823, il n’a que 14 ans, il croise Liszt, Cherubini. Il rentre à Berlin.
Sa maison est un véritable foyer culturel ; il joue et compose.
En 1825, son octuor en mi bémol majeur est admiré par Schuman. En 1826, il compose l’ouverture du Songe d’une nuit d’été, inspiré par la pièce de Shakespeare. Il se saisit de la dimension poétique de l’œuvre, donne de l’indépendance aux instruments, crée des nuances différenciées et des palettes de timbres, mariant différents instruments pour obtenir par exemple un son illustrant très judicieusement le cri de l’âne ! L’auditeur entre dans un univers féérique, les dons d’orchestration de Mendelssohn sont indéniables.
A 17 ans, il s’inscrit à l’université de Berlin, il parlera 5 langues. A 20 ans, succès incroyable, il décide de faire renaître la partition de la « Passion selon saint Matthieu » de JS Bach, écrite un siècle plus tôt et nichée jusque-là dans la bibliothèque de son professeur Zelter. C’est un triomphe !
Désormais sa réputation est faite, on le réclame partout. Il devient le chouchou de l’Angleterre en connivence artistique avec la reine Victoria.
En 1835, il accède à la direction musicale du Gewandhaus de Leipzig, poste du mythique de concertmeister et sera le premier à diriger avec une baguette remplaçant le célèbre
Bâton de maréchal ! Il mettra autant d’ardeur à proposer des concerts historiques qu’à inviter les compositeurs contemporains comme Liszt, Berlioz, Schumann ou Wagner…Une fascination mutuelle fera également venir Clara Schumann plus d’une vingtaine de fois jouer au Gewandhaus.
En 1837 il se marie avec Cécile Jeanrenaud avec laquelle il aura 5 enfants. Mais pour lui, la vie trépidante continue. Il enseigne le piano et ressent la nécessité d’ouvrir un conservatoire de musique à Leipzig et en 1943 il sera le directeur de la première école de musique crées en Allemagne.
En 1847, il meurt, il n’avait que 38 ans … Sa santé était fragile et il ne se remettra pas de la mort de sa sœur Fanny disparue quelques mois auparavant.
Tout au long de la présentation de ce soir , de belles illustrations viennent soutenir les propos de notre conférencière : des portraits, des peintures, aquarelles ou dessins signés de la main du compositeur et des partitions des extraits musicaux judicieusement choisis .
Nous voici plus éclairés, « Félix Mendelssohn est-il l’universel romantique » ?
En tout cas, un génie dont la vie et l’œuvre représentent de manière irremplaçable un grand moment de la sensibilité européenne du XIXème siècle .
Bravo et Merci Sophie !
Il n’est plus besoin de présenter notre fidèle conférencière aux talents remarqués : n’est-elle pas intervenue à la télévision tout récemment dans l’émission de Stéphan Bern à propos de l’œuvre de Beethoven..
La conférencière
Sophie Gaillot Miczka