Compte-rendu
Voyage en Duché de Lorraine (Compte-rendu de notre envoyé spécial Raoul, de l’Est républicain
Marquis et marquises, Comtes et comtesses de la grande Philharmonique Société de Lyon,
C’est en Carrosse “Berthellet”, dernier cri de janvier 2018, avec suspension révolutionnaire, estampillée Louis XVI que nous partîmes, en terre Lorraine, en ce jeudi 28 juin, carrosse fouetté par le chef laquais Sébastien.
Nous étions, ce jour-là, à peine une trentaine, fuyant comme notre roi à Varenne, les « sans culottes » vers une contrée lointaine, dans le duché de Lorraine, dès le petit matin, pour faire la tournée des grands « Ducs » !
Au premier relais de poste, nous engloutîmes, « Rapido », le menu du jour …puis en deux temps, trois mouvements, nous fûmes à pied d’œuvre dans la bonne ville de Nancy où nous attendait à l’auberge du « Crystal », ce bon Stanislas.
Prestement, notre chef de chevauchée, Sylvie, de l’agence de voyage SYLPAT (excellente agence que je vous recommande) sans perdre de temps, prit nos malles, distribua nos litières et sans autres manières, nous nous retrouvâmes à la rue …
Ou plutôt sur la place Stanislas, accueillis par une charmante et rondelette citoyenne prénommée dame Nadia qui n’eut de cesse de nous raconter, chemin faisant, dans rues et ruelles, places et placettes la vie de sa ville, l’ancienne comme la nouvelle, ses remparts et toute l’Histoire !
De “Nancy la Ducale à Nancy la Royale”, nous sûmes tout et beaucoup suâmes sous le joug d’un ardent soleil. Des “bouchées à la reine au duché de Lorraine”, ce fut un survol franco-polonais, en passant par le duc de Bourgogne.
Téméraires, comme Charles, nous engloutîmes alors quelques pintes de bières sur la scintillante place Stanislas, entourées des grilles de Lamour, avant d’affronter à l’opéra, en concert, les mélodies de Poulenc et Gabriel Fauré, sans nous Barber (Samuel !)
“Une heure… avec”, cela passe vite et c’est ainsi que nous finîmes cette première journée, sans omettre cependant, avant de nous endormir, de déguster, par la racine, les “Pissenlits”, excellent restaurant qui par son cadre « Art Nouveau » devait nous introduire au prochain épisode de cette échappée lorraine …. Affaire à suivre après cette première journée !
Comme aurait dit Dieu : “Il fut un jour, il fut une nuit …” A demain, si vous le voulez bien, pour la suite du feuilleton…
Raoul (Alias Patrice) secrétaire de l’Agence de voyage SYLPAT et envoyé spécial à Nancy
Voyage en duché de Lorraine (Suite)
« Tout est au Duc, Messieurs (Mesdames), Tout est au Duc « ainsi le chantait Charles (non pas le Téméraire mais Trénet!)
Non ! A Nancy, les ducs ont tout perdu, mais il y a encore de beaux restes et après la tournée d’hier, il nous fallait un air nouveau.
Ou plutôt un Art nouveau et c’est ainsi que nous tombâmes dans les bras de Marianne, notre guide du jour qui devait nous emmener à la rencontre des stars de cet Art et de l’école de Nancy : les Gallé, Majorelle, Gruber, Vallin et bien d’autres.
Cependant, avant de découvrir ces nouvelles splendeurs, il nous fallait encore en terminer pour de bon avec nos Ducs. Et c’est ainsi que nous nous rendîmes de bon matin à l’Eglise de N.-D. de-Bon -Secours, superbe église baroque.
Comme nous avions vu la veille au couvent des Cordeliers le tombeau du Duc René II, brillant « tombeur « de Charles en 1477
Il nous fallut voir, en le splendide intérieur de Bon-Secours, celui Stanislas le magnifique, bien aimé duc et bienfaiteur de la Lorraine.
Après cette parenthèse, nous nous rendîmes donc au musée de l’école de Nancy pour découvrir les merveilles de ces magiciens, ébénistes, menuisiers, céramistes, graveurs, peintres et verriers qui ont dans un temps très court de la fin XIXème, début XXème,
Embelli les superbes maisons et immeubles de la même époque et dont il persiste quelques beaux exemples dans la ville.
C’est ainsi que pour conclure cette matinée, nous dinâmes dans une brasserie style Art nouveau, l’Excelsior.
Le secrétaire-rédacteur que je suis sent déjà poindre chez vous, chers lecteurs, une pointe d’essoufflement tant les « tempis » et le rythme est soutenu, menés que nous étions « tambours-battants » par la chef Sylvie, une pointilleuse de l’heure !
Par ces fortes chaleurs, nous pûmes cependant après déjeuner, faire une pause avec un temps libre où chacun put vaquer selon ses goûts à la sieste, à la fièvre acheteuse ou à des rêveries amoureuses. Dès 16 heures nous étions attendus de pied ferme.
L’après-midi, nous parachevions nos connaissances encyclopédiques sur l’histoire et l’art Lorrain en nous rendant au musée des Beaux- Arts.
Ce fut l’occasion, dans un panorama de l’Art en Europe du XIVème au XXème siècle, de comparer brièvement et par petites touches, l’art de la peinture et du « clair-obscur » de Gérard de la tour, du Caravage et de Claude Gelée, dit le Lorrain, en passant aussi par un certain E. Friant.
Une déception au tableau ! Nous étions privés de la toile de Delacroix célébrant la Bataille de Nancy et de la collection Daum, noyée dans verre d’eau **.
Nous en arrivons enfin à l’objectif MUSICAL majeur de notre déplacement : l’Opéra de Lorraine avec une « Italienne à Alger ». Et c’est là que Rossini, enfin, intervient. Il est 18 heures. Nous sommes exténués ! La représentation est à 20 heures…
Tout est dit ou presque, mais comme vous l’avez noté, j’ai parlé d’une trentaine de participants à notre voyage et nous n’étions que vingt-cinq ! Cherchez l’erreur … Nous eûmes 4 défections ! Il nous fallait encore placer 4 billets d’opéra qui, sinon, auraient été perdus.
Et c’est là que notre infatigable chef Sylvie intervint ! SUSPENS…
Vous le saurez demain !
Raoul le 30 juin
PS : ** Les verres DAUM ont été sinistrées par des inondations, c’est un comble !
INTERLUDE LYRIQUE et FINALE du Voyage (3ème et dernier épisode)
Comme les Nancéiens accueillirent des « Lyonnais en Lorraine », nous vîmes à l’opéra de Nancy, charmant théâtre lyrique à l’italienne, qu’ils accueillaient aussi « Une Italienne à Alger » de Rossini.
Comme à Alger notre Italienne, nous étions, petits lyonnais, dans ce fief de Lorraine, comme des étrangers, bien que ce duché fût rattaché à la France en1766! Un petit accent trainant, des airs de mirabelle …tout cela bien dépaysant.
Le pari de revendre nos 4 places fut gagné par Sylvie et sur la scène, nous découvrîmes un gros avion qui venait de se « crasher » en pleine jungle, avec ses passagers dont un Sultan, des esclaves, une belle italienne, un amoureux et un prétendant. Un beau divertissement !
Grâce à Rossini et sa musique virevoltante, tout ce beau monde fut entrainé dans des airs drôles et flamboyants emmenant avec lui, dans les airs, au septième ciel, un public ravi.
C’est ainsi que nous nous retrouvâmes, trois heures après, à la sortie, sur la grande place Stanislas animé d’un Son et Lumière du plus bel effet qui prolongea notre soirée d’été avant de retrouver les bras de Morphée.
Certains me diront « Monsieur Raoul (alias Patrice) Monsieur le secrétaire, quid de la gastronomie et quid de l’ambiance » ?
Nous goûtâmes en effet en 3 repas, dont un dîner et 2 déjeuners le « must » de la cuisine lorraine !
Les cocktails à la mirabelle, des quiches déstructurées, des escargots pris à l’ancien ennemi de Bourgogne,
Des apfelstrudel pris aux allemands, du foie gras, otage des alsaciens et du vin de Toul (pinot gris et Pinot noir !).
Quant à l’ambiance, nous avions avec nous « la fine fleur » de la Philharmonique, toute de douceur
et de discipline, gaie et ne boudant pas son plaisir. Bref, des gens formidables !
Au bout de trois jours, Dieu vit que c’était bon et nous n’avions perdu personne. Avec Raoul nous filâmes à la cité gallo-romaine de Toul,
une des cités des trois évêchés .Nous y vîmes Jeanne d’Arc et la cathédrale St Etienne, néogothique, avec son beau cloitre et son ancien palais épiscopal.
Comme nous courrions depuis bientôt 3 jours sous la houlette du chef Sylvie, nous y arrivâmes avec une demi-heure d’avance !
Mais là, pour tous et pour Raoul, ce fut cool, arrivé quand, arrivés à midi et demi pétante à la » Brasserie du Pressoir », nous pûmes goûter après l’Art nouveau, la cuisine nouvelle très artistique et bien déstructurée, arrosées de coteaux de Toul puis dans un caveau proche de la famille Lelièvre, nous pûmes aussi déguster, avant la sieste, quelques verres alcool de mirabelle !
L’heure du retour sonnait, nos trois jours de rêve se terminaient et grâce à la fée Sylvie, notre citrouille redevint carrosse toujours mené par Sébastien et nous ramena d’un coup de baguette magique à notre niche lyonnaise vers 21h30.
Merci à toutes et à tous pour votre écoute et votre discipline. Merci d’avoir fait confiance à l’agence de voyage SYLPAT prête à vous conduire par mont, par vaux et merveilles à d’autres occasions.
Très cordialement
Le secrétaire RAOUL