AUDITORIUM MAURICE RAVEL –
Le mardi 2 décembre 2025 à 18h30 –
Dans un pays rayé de la carte pendant plus d’un siècle, la musique, comme la littérature ou l’art en général, constitue un moyen de préserver son identité. Ainsi Stanisław Moniuszko (1819-1872) est-il le père de l’opéra national polonais. S’il compose surtout pour la voix, la génération suivante, celle de Zygmunt Noskowski (1846-1909) ou Władysław Żelenski (1837-1921), se montre plus éclectique, ne s’illustrant pas moins dans le domaine de la symphonie ou de la musique de chambre. Il faut cependant attendre les musiciens de la « Jeune Pologne en musique », à commencer par Karol Szymanowski (1882-1937), ou Mieczysław Karłowicz (1876-1909), pour que, à l’aube du siècle nouveau, la musique polonaise entre vraiment dans la modernité et intéresse au-delà des frontières d’un pays toujours partagé entre l’Allemagne, l’Autriche et la Russie. L’ouverture aux grands courants européens favorise son épanouissement. Szymanowski admire Strauss, les impressionnistes français, Stravinsky. Lorsque la Pologne recouvre son indépendance en 1918, il devient l’incarnation de la nouvelle musique, puisant dans le folklore montagnard une source d’inspiration et de renouvellement de son langage, à travers une démarche rejoignant celle de Bartok en Hongrie ou d’Enesco en Roumanie. En témoigne son Second Concerto pour violon, qui sera donné par l’ONL les 5 et 7 février. On entendra également le Concerto pour orchestre de Witold Lutosławski (1913-1994), autre icône de la modernité polonaise, qui occupe dans la seconde moitié du vingtième siècle une position singulière, entre révérence envers la tradition et audace avant-gardiste. Joué dans le monde entier, sollicité par les plus grandes institutions musicales et les plus grands interprètes, Lutosławski témoigne du rayonnement de la musique polonaise, alors que l’Automne de Varsovie, depuis sa création en 1956, occupe une place de choix parmi les festivals de musique contemporaine.
Le conférencier
 
															Agrégé de lettres classiques, docteur en musicologie, Didier van Moere a enseigné les rapports entre la littérature et la musique à l’Université Stendhal de Grenoble comme maître de conférences. Auteur d’une monographie sur Karol Szymanowski (Fayard, 2008), il prépare actuellement une monographie sur Paderewski. Si l’essentiel de ses recherches porte sur la musique polonaise, il s’intéresse aussi tout particulièrement à l’opéra. En tant que critique, il collabore régulièrement avec la revue l’Avant-Scène Opéra, le magazine Diapason et le site www.concertonet.com
Inscription
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