Compte-rendu
CORRIDA à BESANCON
Bref compte rendu d’une escapade de journée à la finale du concours international des Chefs d’orchestre. (21 septembre 2019)
Nous étions ce samedi-là de septembre, journée du Patrimoine, une quinzaine de mélomanes audacieux pour affronter une tempête de ciel bleu, en direction de Besançon. Là est le lieu où doit se nouer une querelle de baguettes, très asiatiques…
Un seul français, assez peu bridé, du nom de Victor JACOB (28 ans), doit concourir pour la finale des jeunes chefs d’orchestre, confronté à un chinois : Horan LI (33 ans) et une japonaise : Nodoka AKISAWA (32 ans).
Un temps clément, un car confortable et un chauffeur tout en douceur. Une arrivée ponctuelle, sur les coups de onze heures. Besançon et sa forteresse « Vaubanesque » ont oublié le temps des conflits d’antan et dans sa boucle du Doubs, cette belle ville reste toujours un lieu accueillant.
D’entrée, le plaisir d’un kir bien « cassissé », de bonnes bouchées, sous les ombrages de la place Granvelle, au 1802, une belle brasserie à deux pas du théâtre, avec un voisin charmant du prénom de Victor qui poétise comme pas deux, même sur des dessous d’assiettes ! Voilà en prélude la vraie vie bisontine !
Mais l’heure est grave, le soleil est encore ardent et dans l’arène où à 16 heures nous entrons, c’est le célèbre monsieur Ledoux, architecte du théâtre de la ville qui nous accueille. Sur le sable brûlant de la scène un superbe et brillant orchestre nous attend : Le Deutsche Radio-philharmonique de Sarrebruck.
C’est un taureau ardent que doivent dompter en 3 fois deux rounds nos vaillants matadors de la baguette. Magie d’une baguette et d’une main qui doit mener « au doigt et à l’œil » une phalange d’ «enragés » qui n’ont pour s’exprimer que des notes sur une portée !
Mais quelles notes ! Celles d’une création mondiale d’Eric Tanguy intitulée : « Constellations » et du poème symphonique opus 24 de Richard Strauss : » Mort et transfiguration « …
Nous étions ainsi déjà au ciel !
Pas facile pour des mélomanes néophytes en matière de direction de juger un chef. Ces trois-là nous étaient tous apparus excellents et semblaient avoir su, chacun à sa façon et à quelques nuances près, dompter la « bête » orchestrale et nous transmettre des émotions.
Dans notre petit groupe, les avis furent donc partagés ! Beaucoup d’entre nous plaidèrent pour Victor, d’autres pour Horan le chinois, une minorité pour Nodoka, la petite japonaise. Le jury trancha et le GRAND PRIX de ce concours international fut, au final, remis avec « la queue et les deux oreilles » à :
Noroka HAKISAWA !
Bravo Maestr(o) ou Maestr(a) **
Fin de la « Corrida » !
Après cette belle journée et une expérience toujours intéressante et renouvelée, ce fut un retour tranquille à Lyon, « sans tambours mais avec trompette » *** ! Non sans avoir partagé le dernier verre de vin du Jura avec un petit diner, à la « bisontine «, prêts à retenter l’expérience dans 2 ans.
Patrice
PS : ** Victor JACOB a eu un prix spécial du Jury pour la qualité de son travail (prix spécial créé à son intention et pour la première fois).
*** Seuls les participants à ce déplacement pourront comprendre ce qu’est un retour » sans tambours, mais avec trompette »